Dès la mobilisation du 2 août 1914, les soldats de Saône-et-Loire se préparent
à partir pour le front. Avec 21 237 morts et des milliers de blessés, le département
paie un lourd tribut tout au long du conflit.
À l'arrière, la population est régulièrement sollicitée pour contribuer à la victoire.
Terre d'asile pour les réfugiés, la Saône-et-Loire consacre son économie à l'effort de
guerre, à l'image des usines Schneider qui participent à la Défense nationale. Or, la
pénurie de travailleurs civils nécessite l'emploi d'étrangers, de prisonniers de guerre,
de mobilisés et de femmes. Tous sont placés sous contrôle car aucun défaitisme ne doit
saper l'Union sacrée. Mais à l'adhésion du début succèdent les premiers mouvements
sociaux suivis d'une grande lassitude. Les pertes humaines au front, la durée du conflit,
la cherté de la vie et les restrictions sont autant de motifs d'exaspération.
Un remarquable travail d'archives et une sélection de documents anciens permettent
à Franck Métrot et Pierre Prost de revenir sur ce qu'a traversé la population de Saône-et-Loire
pendant la Grande Guerre. Ils évoquent aussi comment, une fois la paix
revenue, chaque commune a voulu honorer le sacrifice de ses enfants au travers
des monuments aux morts qui témoignent encore aujourd'hui du traumatisme que fut
la première guerre mondiale.