
Alors même qu'ils sont prompts à dénoncer les dangers du
communautarisme, les responsables politiques et administratifs du
système éducatif délaissent une des conditions essentielles du
«vivre-ensemble» : la mixité sociale et scolaire dans tous les
collèges et lycées de France. Certes la ségrégation scolaire tient en
partie au consumérisme des familles et à la concurrence entre les
établissements, mais l'administration de l'Éducation Nationale a
aussi sa part de responsabilité.
C'est, tout d'abord, ce fait que ce livre cherche à établir :
comment, malgré les principes républicains affichés,
l'administration scolaire laisse-t-elle s'instaurer des formes aiguës
de ségrégation dans certains établissements ?
C'est, ensuite, à la compréhension de cet apparent paradoxe
qu'invite ce travail. L'hypothèse défendue tente d'échapper tant à la
complainte d'un État «impuissant», qu'à la dénonciation d'un État
«cynique», en montrant que l'absence de lutte contre la ségrégation
à l'école tient à des contradictions constitutives de l'institution
scolaire.
Explorant le fonctionnement quotidien d'une administration
d'État confrontée à l'injustice sociale que représente la ségrégation
à l'école, cet ouvrage est susceptible d'intéresser tant des acteurs du
monde scolaire (enseignants, personnels d'encadrement, décideurs
locaux) que des étudiants et des chercheurs en sciences sociales et
en sciences de l'éducation.
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