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La Suivante EBOOK

Pierre Corneille
Ebook | Français
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Description

ACTE I



SCÈNE PREMIÈRE.

Damon, Théante



Damon

Ami, j'ai beau rêver, toute ma rêverie

Ne me fait rien comprendre en ta galanterie.

Auprès de ta maîtresse engager un ami,

C'est, à mon jugement, ne l'aimer qu'à demi.

Ton humeur qui s'en lasse au changement l'invite ;

Et n'osant la quitter, tu veux qu'elle te quitte.



Théante

Ami, n'y rêve plus ; c'est en juger trop bien

Pour t'oser plaindre encor de n'y comprendre rien.

Quelques puissants appas que possède Amarante,

Je trouve qu'après tout ce n'est qu'une suivante ;

Et je ne puis songer à sa condition

Que mon amour ne cède à mon ambition.

Ainsi, malgré l'ardeur qui pour elle me presse,

À la fin j'ai levé les yeux sur sa maîtresse,

Où mon dessein, plus haut et plus laborieux,

Se promet des succès beaucoup plus glorieux.

Mais lors, soit qu'Amarante eût pour moi quelque flamme,

Soit qu'elle pénétrât jusqu'au fond de mon âme,

Et que malicieuse elle prît du plaisir

À rompre les effets de mon nouveau désir,

Elle savait toujours m'arrêter auprès d'elle

À tenir des propos d'une suite éternelle.

L'ardeur qui me brûlait de parler à Daphnis

Me fournissait en vain des détours infinis ;

Elle usait de ses droits, et toute impérieuse,

D'une voix demi-gaie et demi-sérieuse :

"Quand j'ai des serviteurs, c'est pour m'entretenir,

Disait-elle ; autrement, je les sais bien punir ;

Leurs devoirs près de moi n'ont rien qui les excuse."



Damon

Maintenant je devine à peu près une ruse

Que tout autre en ta place à peine entreprendrait.



Théante

Écoute, et tu verras si je suis maladroit.

Tu sais comme Florame à tous les beaux visages

Fait par civilité toujours de feints hommages,

Et sans avoir d'amour offrant partout des vœux,

Traite de peu d'esprit les véritables feux.

Un jour qu'il se vantait de cette humeur étrange,

À qui chaque objet plaît, et que pas un ne range,

Et reprochait à tous que leur peu de beauté

Lui laissait si longtemps garder sa liberté :

"Florame, dis-je alors, ton âme indifférente

Ne tiendrait que fort peu contre mon Amarante."

"Théante, me dit-il, il faudrait l'éprouver ;

Mais l'éprouvant peut-être on te ferait rêver :

Mon feu, qui ne serait que pure courtoisie,

La remplirait d'amour, et toi de jalousie."

Je réplique, il repart, et nous tombons d'accord

Qu'au hasard du succès il y ferait effort.

Ainsi je l'introduis ; et par ce tour d'adresse,

Qui me fait pour un temps lui céder ma maîtresse,

Engageant Amarante et Florame au discours,

J'entretiens à loisir mes nouvelles amours.



Damon

Fut-elle sur ce point ou fâcheuse ou facile ?



Théante

Plus que je n'espérais je l'y trouvai docile.

Soit que je lui donnasse une fort douce loi,

Et qu'il fût à ses yeux plus aimable que moi ;

Soit qu'elle fît dessein sur ce fameux rebelle

Qu'une simple gageure attachait auprès d'elle,

Elle perdit pour moi son importunité,

Et n'en demanda plus tant d'assiduité.

La douceur d'être seule à gouverner Florame

Ne souffrit plus chez elle aucun soin de ma flamme,

Et ce qu'elle goûtait avec lui de plaisirs

Lui fit abandonner mon âme à mes désirs.



Damon

On t'abuse, Théante ; il faut que je te dise

Que Florame est atteint de même maladie,

Qu'il roule en son esprit mêmes desseins que toi,

Et que c'est à Daphnis qu'il veut donner sa foi.

À servir Amarante il met beaucoup d'étude ;

Mais ce n'est qu'un prétexte à faire une habitude :

Il accoutume ainsi ta Daphnis à le voir,

Et ménage un accès qu'il ne pouvait avoir.

Sa richesse l'attire, et sa beauté le blesse ;

Elle le passe en biens, il l'égale en noblesse,

Et cherche ambitieux, par sa possession,

À relever l'éclat de son extraction.

Il a peu de fortune, et beaucoup de courage ;

Et hors cette espérance, il hait le mariage.

C'est ce que l'autre jour en secret il m'apprit ;

Tu peux, sur cet avis, lire dans son esprit.



Théante

Parmi ses hauts projets il manque de prudence,

Puisqu'il traite avec toi de telle confidence.



Damon

Crois qu'il m'éprouvera fidèle au dernier point,

Lorsque ton intérêt ne s'y mêlera point.



Théante

Je dois l'attendre ici. Quitte-moi, je te prie,

De peur qu'il n'ait soupçon de ta supercherie.



Damon

Adieu. Je suis à toi.

Spécifications

Parties prenantes

Auteur(s) :
Editeur:

Contenu

Nombre de pages :
62
Langue:
Français

Caractéristiques

EAN:
9791022101134
Date de parution :
30-09-13
Format:
Ebook
Protection digitale:
/
Format numérique:
ePub

Les avis