Maurice Magre (1877-1941)
"Une petite femme d'un bar de Marseille est devenue intelligente. Elle ne sait pas du tout comment cela s'est fait. C'est aussi mystérieux que la venue des maladies, mais c'est bien plus douloureux.
Un bizarre pouvoir de sentir et de comprendre s'est emparé d'elle, et cela s'est manifesté, un jour, tout d'un coup, de même que ces vomissements et ces vertiges qu'elle avait eus jadis, lorsque sa fièvre typhoïde se déclara, après avoir mangé des huîtres.
Les livres sont à la pensée ce que sont à l'organisme les huîtres qui ont trop reposé dans un parc aux eaux corrompues. Et il vaut bien mieux brûler de fièvre dans un hôpital, boire des tisanes écœurantes, être plongée dans des bains glacés, que d'avoir la connaissance des rapports des êtres entre eux et de mesurer la misère de sa vie."
Réflexions sur l'amour, la vie, les femmes, l'opium...
"La tendre camarade" a fait scandale lors de sa parution, en 1918. Un livre en avance sur son époque ?