Dans un langage tumultueux et satirique, le poète peint l'univers de
son pays. Le chaos qui le caractérise dans les années 1998-2001 se
transmet dans son style en devenant le thème principal ponctué ici et
là par la révolte, l'espoir et la liberté. Même prostrée, l'âme du poète
conserve une place pour l'amour et le pardon. Le coeur plein de pourriture
devient un vase d'où germe l'espoir que les jeunes incarnent en
face des leaders séniles noyés dans leurs propres maux. Dans cette
brouille, dans les Grands Lacs qui bouillent, Nelson Mandela joue le
jeu des sages debout. Les multiples atrocités vécues, comme la suppression
gratuite des vies en masse, les enfants de la rue, les vols et
viols, l'infidélité, les trahisons de toutes sortes, les faux jugements
qui multiplient les boucs émissaires, ce sont les femmes qui les subissent
en premier et en dernier ressort. Elles constituent aussi l'espoir
pour le répit dans toutes ses formes y compris celles qui ramènent à
la déchéance du coeur et du corps.