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Lyon, soir du 15 août 1894 : l’avocat Auguste Dandrieu reçoit le refus de la grâce pour son client, le très jeune anarchiste italien Santo Caserio, meurtrier du Président Sadi Carnot. Caserio sera guillotiné dans quelques heures. Son défenseur est seul dans l’appartement jusqu’à l’aube où il lui faudra aller assister à l’exécution. Cette attente ne sera pas seulement remplie des souvenirs du combat mené devant les Assises. Déjà, quatre ans plus tôt, Auguste a perdu un autre combat, contre la maladie qui emportait sa jeune femme, Marie, la mère de leurs sept enfants. Et la mémoire convoque à son tour l’avocat devant un nouveau tribunal, celui de sa conscience : avait-il véritablement compris celle qui était depuis l’adolescence un peintre au talent reconnu dans la cité, et qui gardait en elle des secrets qu’il a eu la paresse de chercher à déchiffrer ? À partir d’une situation enracinée dans l’Histoire réelle, L’Absente emmène vers des « paysages » qui ne sont pas seulement ceux de l’époque impressionniste : la vie judiciaire, la place de la femme dans une société conventionnelle, la justice politique, la création artistique. Et elle interroge avec gravité le lecteur qui, un siècle plus tard, aperçoit bien les exigences qu’il est en droit de fixer au roman d’aujourd’hui, pour qu’à son tour on puisse s’émouvoir, porter des jugements, mieux se connaître et rêver.