« En septembre 2010, Julian Assange avait pris un vol direct pour Berlin, où il devait rencontrer des journalistes après la publication des 76 910 fichiers afghans. Mais les aéroports sont des endroits dangereux pour qui voyage avec des dossiers sensibles. Rien de plus facile pour la police que de faire disparaître un ordinateur après l'enregistrement des bagages en laissant croire à un incident ordinaire. Ce fut donc pour moi l'occasion de m'accorder avec Assange sur la manière de se protéger.
Ainsi, les fichiers doivent rester cryptés dans des ordinateurs jamais connectés. C'était la première fois que je me pliais à des règles aussi strictes. Je ne connaissais pas un seul journaliste qui travaillât dans de telles conditions, pas même mes collègues qui enquêtaient sur la mafia ou du terrorisme. »
Ce livre est le résultat de plus d'une décennie d'enquête sur la destruction méthodique de WikiLeaks par le Pentagone et la NSA après la diffusion de centaines de milliers de documents classifiés qui ont fait connaître au monde les actes de torture et la mort de civils afghans et irakiens causés par les armées occidentales.
Mettant en évidence tout le paradoxe de la situation - un journaliste traité comme un criminel et un terroriste pour avoir dénoncé des crimes de guerre et la terreur d'État -, l'autrice éclaire la réalité de nos démocraties et la place que le journalisme doit y tenir.