Le continent africain serait en «faillite». Tel est le constat
unanime dressé par la plupart des monographies dédiées à
l'énumération des causes et conséquences du «sous-développement».
Pour les Africains, tout semble perdu et il est
même vain de vouloir opposer tout brin d'optimisme. La misère
matérielle est effectivement le lot quotidien d'une bonne partie
de la population africaine.
Cependant, les conditions matérielles difficiles ne doivent
pas exempter les Africains de réfléchir sur leur devenir. Ils ne
changeront pas le monde mais ils devront y trouver leur place.
La nouvelle configuration géopolitique du monde impose des
ruptures qu'une nouvelle génération d'élites africaines devra
assumer pour façonner un autre destin pour les populations
africaines.
C'est parce qu'elle a besoin d'être considérée plutôt
qu'assistée que l'Afrique forte économiquement et politiquement
pourra rompre avec l'humanitarisme ambiant qui sape
l'avènement d'une autre possible Afrique.
Non l'Afrique n'est pas en retard, elle n'est pas sous-développée.
L'Afrique n'est pas mal partie, elle n'a jamais refusé
le développement. Mal considérée, l'Afrique n'en demeure pas
moins l'Avenir du monde. Seule une prise de conscience
historique peut permettre aux Africains de se prévaloir d'atouts
garants d'un autre modèle de développement.