L'Alipachade ou Vie d'Ali Pacha est une épopée orale, composée de tête
entre 1805 et 1812, par Chatzi Sechretis, poète albanais (né autour de 1740, mort
vers 1819), en langue turco-grecque de la région de l'Épire (Grèce du nord-ouest,
Albanie du sud) ; c'est un long poème en l'honneur d'Ali Pacha (1750-1822),
aventurier, brigand de grands chemins dans sa jeunesse, contacté par
les généraux français au temps de Napoléon, combattant sur les marches de
l'empire ottoman contre les Austro-hongrois et les Russes, récompensé pour
ses prouesses du titre de pacha, puis de vizir. Installé à Iannina (Nord ouest de
la Grèce), il est trahi par les siens et meurt dans une embuscade. Son renom
inspirera nombre d'écrivains romantiques.
L'Alipachade est sans doute la dernière épopée populaire composée en
Europe. Chatzi Sechretis est illettré, sans doute aveugle ; il dicte son récit,
qui ressortit à une culture orale très enracinée, à un lettré grec, Salonitoglou.
OEuvre au grand souffle, il s'inscrit dans un vaste projet de la collection
«Cardinales» qui a déjà publié, dans le genre, quelques textes d'envergure et
de réputation universelle.