La théorie de l'attachement, dont John Bowlby est le fondateur,
montre l'influence des relations affectives dans le cercle familial
sur le développement de la personnalité de l'enfant. Ce pédopsychiatre
et psychanalyste anglais a consacré sa vie à étudier ce lien
et à se battre pour qu'il soit reconnu comme essentiel à l'équilibre
de chacun de nous.
Yvane Wiart, docteur en psychologie, chercheur au laboratoire
de psychologie clinique et de psychopathologie de l'université
Paris-Descartes, explique comment Bowlby a élaboré cette
approche, qu'il a voulue scientifique, et présente les découvertes
les plus récentes en la matière, y compris sur le plan neurobiologique.
Si l'attachement est défini comme un instinct qui, au
départ, rapproche le bébé de sa mère afin qu'elle lui prête attention
et favorise sa survie, il est loin de se limiter aux premières années
de notre existence. Présidant à nos comportements la vie durant, cet
amour qui nous façonne régit nos relations avec autrui, ainsi que
l'image que nous avons de nous-mêmes : il est à l'origine de
nombre de nos émotions au quotidien.
Malgré ces avancées majeures, la théorie de Bowlby est parfois
encore controversée. Sans doute parce qu'il est difficile d'admettre
que, à leur insu, les parents n'agissent pas toujours pour le bien-être
de leurs enfants et que cela a des conséquences toute la vie, sur eux
et sur leurs descendants.