La petite Aurore, à la fois espiègle et tyrannique, a passé une grande partie de son enfance au domaine de Nohant, chez sa grand-mère paternelle. Tiraillée entre l'amour qu'elle porte à sa mère et l'admiration qu'elle aura bientôt pour sa grand-mère, la fillette va rapidement comprendre que ces deux femmes ne sont pas faites pour s'entendre. Pour autant, c'est au coeur de cette enfance, à la fois cruelle et privilégiée, faite de jeux, peuplée de superstitions et empreinte d'une imagination débordante que se forgera la personnalité de celle qui deviendra quelques années plus tard George Sand.

Il arrivait que le colonel Dupin reste des heures en contemplation devant Aurore, quand, à son tour, elle se mettait à raconter des histoires.

Quand elle ouvrit les yeux, ce fut pour découvrir une vaste maison, rassurante par ses proportions harmonieuses. Ce n'était certes pas le palais de Madrid, mais la demeure pouvait soutenir la comparaison avec les châteaux des contes de fées de ses livres, et d'emblée elle l'adora. Devant le perron de ce solide castel aux claires façades, promesses de pièces fraîches et lumineuses, calmes et confortables, elle aperçut un immense terre-plein rond, symphonie de couleurs et de parfums, sorte de petite forêt magique où se mêlaient arbustes et fleurs.

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