Au bord de la Méditerranée, au milieu d'un étang, il y a un
îlot habité par des pêcheurs. Cet îlot est réuni à la terre ferme par une
légère passerelle qu'un coup de vent un peu violent suffit à emporter.
Dans la saison des tempêtes, les habitants demeurent longtemps cernés
par les vagues que ne peuvent franchir les bateaux à fond plat utilisés
pour la pêche.
Le Clamadou n'est pas un roman ; et il n'y a pas moyen de le
faire entrer dans une catégorie littéraire. Élevant parmi les maisons
de l'île une maison pour la pensée et pour le songe, il est tout le
patrimoine poétique d'un endroit né du vent et de la mer. Il prolonge
et précise sous une forme littéraire l'isolement d'une petite race sans
histoire, qui vit en marge de la nôtre ; aussi près et aussi loin de nos
moeurs que le livre de Pierre et Maria Sire des oeuvres réputées semblables.
Joë Bousquet, 1936
Dans Le Clamadou, Pierre et Maria Sire s'inspirent de la Nadière, île
située dans l'étang de Bages et de Sigean, sur la commune de Port-la-Nouvelle.