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1933. Le chômage enserre la ville. Un homme piétine dans une file de miséreux engourdis dans leur détresse. Soudain une pluie de tracts tombe sur les têtes rentrées dans les épaules. L’homme, Liron, en prend un. Commence alors pour lui l’aventure exaltante. Il va être mêlé au courant de révolte qui secoue cette époque de transition que l’après-guerre, celle de 1914, a créée et que l’avant-guerre, celle de 1940, effacera. Pour lui deux problèmes se chevauchent étroitement : arracher l’homme à la lente désintégration que la collectivité a entreprise, s’arracher lui-même à l’enlisement dans la crasse qui le guette. Mais la révolte de Liron restera en marge de ces coulées profondes où la politique canalise les colères et les espoirs, moteurs de l’homme misérable. Il refusera de s’engager dans ces collecteurs que sont les partis et qui déversent la révolte dans des gouffres sans fond. Mêlé aux luttes sociales il se refusera à la destruction de son originalité menacée par les idéologies niveleuses. La tentative de Liron va se heurter aux réalités. La misère a fait de lui un être seul, vivant avec ses rêves. L’action va le mettre en contact avec d’autres êtres : les militants, la femme aux multiples aspects qu’il a longtemps ignorée. L’effort sera trop intense, l’homme mal préparé retournera à la soupe populaire, où, riche de son expérience, il s’apprêtera pour de nouveaux départs. L’action se déroule parmi des ouvriers constamment menacés par le chômage. Une chaleur profonde anime les assemblées tumultueuses, les manifestations des rues, les batailles acharnées pour conquérir le droit à la dignité humaine, le droit à la femme, le droit au refus. La lutte de Liron contre les militants communistes se mêle étroitement à la lutte de tous ces hommes contre la société. Lorsqu’il sortira du circuit, Liron seul, saura qu’il n’a pas échoué et que le droit au refus qu’il a conquis lui assurera des assises solides lorsqu’il reprendra le combat.