Dans le cadre de l'histoire des sciences dans l'Islam, ce livre
est consacré aux travaux du géomètre de la seconde moitié du
Xe siècle, Abu Sahl al-Quhi, et présente la première étude de
synthèse de l'oeuvre de ce savant.
Héritier de la géométrie hellénistique, al-Quhi occupe une
place de choix dans la double tradition, archimédienne et apollonienne,
fondée un siècle plus tôt par les Banu Musa et achevée
au XIe siècle avec Ibn al-Haytham, tradition que le professeur
Roshdi Rashed a mis en évidence au cours de ses travaux
des dix dernières années. Al-Quhi est connu pour avoir été le
directeur de l'observatoire de Bagdad pendant les deux années
988 et 989.
Il a laissé des écrits dans presque tous les domaines d'activité
que la géométrie a connus à son époque. Il a aussi bien participé
à l'approfondissement de chapitres anciens, comme les
constructions géométriques ou l'étude et l'application des sections
coniques, qu'à l'examen des transformations géométriques
en tant que telles, ou à la création de nouveaux chapitres
comme celui des projections.
A travers cette étude qui présente d'édition critique en arabe,
la traduction en français et le commentaire de trois de ses traités
et d'une correspondance scientifique qu'il a eu avec Abu
Ishaq al Sabi', ainsi qu'une analyse historique et mathématique
d'ensemble, il apparaît que l'activité d'al-Quhi a été particulièrement
innovante et qu'elle a joué un rôle déterminant dans le
développement de la géométrie à son époque.