Paris, mercredi 17 avril 1907 à 18 h 30 pétantes, sur un signal gardé rigoureusement secret, ceux qu'on nomme « garçons de café » et se déclarent « ouvriers limonadiers » déposent leur tablier. Ils se lancent dans une grève jusqu'alors inédite et revendiquent la fin de la précarité, la stabilité professionnelle, le droit de se syndiquer, mais aussi... de porter la moustache !
En ce tout début du XXe s., avec la double aspiration à la dignité et à l'émancipation sociale, les limonadiers entreprennent de libérer leurs corps du travail.
La peinture de Colloghan nous raconte sans se la raconter l'histoire qui nous fait et défait : celle d'une lutte qui en contient bien d'autres. Celle d'un patronat inflexible ; celle d'une gauche de gouvernement moins attentive aux exigences sociales qu'au maintien de l'ordre bourgeois. Une lutte faite d'inventions, d'expérimentations...
Et de poils.
Une lutte qui préfigure des victoires.
- Les nôtres ?...