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Le 26 septembre 1981 aurait dû être une journée ordinaire pour le docteur Fargeau si deux événements tout à fait inopinés - l'agression de sa maîtresse, l'accident de sa femme - n'avaient remis en question le sens de son existence. Le récit de cette funeste journée est ponctué par de nombreux retours en arrière qui reconstituent la vie de Fargeau : naissance en 1916, père prof d'histoire, amourettes, études de médecine, drôle de guerre, captivité, retour dans la France occupée, diverses tentations politiques, mariage "bourgeois", vie de médecin généraliste sans grand éclat jusqu'au jour où Fargeau comprend ce qu'il aime vraiment : le passé. Aussi bien le passé national - il est un homme de droite - que le temps qu'il passe sur ses patients. Bientôt, il ne conserve que ses malades les plus âgés et consacre tous ses soins à les aider à vieillir, à la fois confesseur et compagnon d'infortune. Dans ces mêmes années, Fargeau milite dans de chimériques organisations de nostalgie et de colère : les "Cercles Chateaubriand", une radio libre très "engagée" à droite, etc. Veuf, il se rapprochera de son fils unique, traîne-patins dans le Sud-Ouest, et ira finir doucement ses jours dans une institution de vieillards - bien sûr - appelée l'Ancienne Charité de Maussade où il "donnera des coups de main", bavardera, éructera, ricanera de la décadence du monde. Un roman sur l'âge, une fresque qui fait une large place à la bourgeoisie d'avant-guerre, aux Oflags et Stalags, à la fin de l'Occupation, à la France de la Libération et de l'épuration à "l'esprit de droite", toujours inscrits dans des lieux : le XVIIe arrondissement de Paris, La Muette, Auteuil, la Normandie "profonde", la région des Causses et de Cordes, Albi...