L'essor des techniques ne jouit plus de l'évidence qui fut la sienne durant
les Trente glorieuses. Il répondait alors aux besoins urgents de l'après-guerre
et de la reconstruction, dans un contexte général de rattrapage de
l'économie nord-américaine.
L'aisance matérielle relative de nos sociétés rend souvent en revanche
problématique l'acceptation d'une technique nouvelle, par exemple les
OGM, ou plus modestement la création, et parfois même la perpétuation,
d'activités industrielles classiques. En outre, l'essor en question est désormais
inséparable de la crise environnementale qu'il a en partie suscitée et à
laquelle il cherche également à répondre.
Dominique Bourg s'interroge d'abord sur la spécificité des technologies
contemporaines. Peut-on encore parler de progrès ? En quoi ont-elles
transformé nos relations à la nature ? Changeront-elles l'idée que nous
nous faisons de notre propre humanité ? Quels risques engendrent-elles ?
Il interroge ensuite l'espace politique ouvert, ou fermé, par la crise environnementale.
Est-il possible de répondre moralement et politiquement
aux problèmes écologiques contemporains ? L'écologie politique est-elle
de gauche ou de droite ? Une politique écologique doit-elle être révolutionnaire
? Quels changements nécessite-t-elle ? Quel est l'avenir écologique ?