Le poème qui a donné son titre à cet ouvrage m'est inspiré par un pont nouvellement construit dans ma ville, Brazzaville. Un pont dont on a donné le nom du pont de l'indépendance. Je passe dessus pour la première fois à bord d'un taxi. J'étais fasciné par sa beauté et son emplacement qui donnait une belle vue du lit du fleuve Congo. Le tout me rappelant ces beaux ponts de l'hexagone construits pour la plupart sur la Seine.
Le fait marquant c'est qu'en demandant l'avis du taximan sur la beauté de celui-ci. Il dit qu'il ne lui disait rien. Quoiqu'on ne discute pas sur les goûts, je fus fort étonné et me posai de multiples questions sur la nature de l'homme. N'apprécie-t-il pas ce pont parce qu'il a été initié par un Chef d'Etat qu'il n'aime pas ? Peut-être parce que ce dernier n'est pas originaire de son département ou de sa tribu ? Ou encore parce qu'il n'est pas de son obédience politique ? Je me suis posé autant de questions auxquelles je n'ai pas pu donner de réponses. Ne dit-on pas celui qui déteste ton coq dans le village te déteste toi-même aussi ? Est-ce parce qu'il avait d'autres préoccupations sociales et celle d'admirer les édifices de son pays venait très loin derrière ? Je ne puis répondre non plus...