
Le cochon déjà transformé en porc, était découpé en
morceaux, emballé, prêt à être enlevé. Fébrier, un homme
d'une cinquantaine d'années, le visage rude, les yeux brillants,
vêtu d'une sorte de treillis et chaussé de brodequins,
semblait inquiet. Ce cochon, ce porc clandestin, il avait
hâte de s'en débarrasser. En cette année 2010, quatrième
de l'établissement de la République islamiste de France, il
ne faisait pas bon être coincé avec le plus petit morceau
de jambon, la plus minuscule part de boudin, voire le plus
infinitésimal cube de lardon.
Le cochon, le halouf maudit, était strictement interdit
et la peine prévue pour les contrevenants était sans appel :
la mort. Les nouveaux maîtres avaient fait zigouiller la totalité
des cochons, les charcutiers avaient été envoyés en
camps de rééducation, et les quelques Français - ceux qui
avaient pu sauver quelques bêtes comme ceux qui continuaient
d'acheter clandestinement du porc - faisaient figure
de résistants héroïques.
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