Le sang de la ville
L'écriture est l'unique suicide, quand les lettres s'écoulent comme un autre sang sur le corps de papier,
ou peut-être, telle la fourrure oblique d'un animal abstrait, l'écriture n'est-elle que le fil dédalique des empreintes qui se coagulent dans un labyrinthe ouvert au délire, un labyrinthe de dévoilements énigmatiques - dans un sens, l'écriture ressemble aux traces que laissent les patins sur la glace, hasard lisse des glissades -
car l'écriture est un terrible tissage en détissage, torture prolongée qui lèche ton corps avec un filet de sang s'écoulant d'une blessure invisible.