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PRIX DE LA REVUE ÉTUDES FRANÇAISES 2001 « On peut vivre sans écrire, on ne peut pas écrire sans vivre », écrit Georges Perros dans ses Papiers collés. Cette affirmation va très loin, du moins pour moi, qui ne puis ni me résoudre à vivre sous l’empire des mots ni me contenter d’un quotidien trop bavard. J’ai besoin de beaucoup de silence et de rêverie pour entendre le cœur du monde battre en moi avant d’en transcrire les pulsations dans mon idiome. Au fond, c’est à cela que j’ai toujours prétendu, plus ou moins consciemment : me faire l’interprète des voix qui n’ont d’écho que par mon entremise. Écrire, en aucun cas, ne doit devenir un métier. Notre seul métier, notre devoir même, est d’abord de vivre. J’écris par besoin d’aller au-delà du vécu, pour répondre à un appel pressant, pour toutes les raisons qu’il est possible d’invoquer, mais sans m’éloigner « d’un seul pas du tourbillon de la vie », ainsi que le rappelle Gombrowicz. André Major