Gérard de Nerval, s'il n'eut pas en permanence sa pleine
conscience - et loin s'en faut à certains moments - fut un écrivain
toujours lucide, comme sut l'affirmer Baudelaire après la mort du
poète.
Quand on songe à l'émergence somme toute assez récente, et
encore révolutionnaire, des problématiques de l'irréversibilité du
Temps alors que Nerval sut s'ouvrir au devenir et penser cette
ouverture, c'est-à-dire faire oeuvre à partir d'elle ; quand on mesure
que cela fut crucial pour cet homme mort au milieu du XIXe siècle
- il y a un siècle et demi ! - on est édifié par la modernité de l'écrivain
! Nous ne renoncerons pas à dire ici comment nous comprenons
cette interprétation qui repose sur une connaissance fondée sur
la fréquentation assidue de l'oeuvre durant de longues années.