Une veuve, sans enfant, professeur à la
retraite, vivant dans une maisonnette
ressemblant «à un pain de campagne»,
recueille une petite chatte qui a l'air
d'«une pelote mohair poussée par le vent», et
qu'elle va considérer comme sa fille. En
effet, l'animal, doué de parole, s'habille
bientôt d'une robe «Directoire-disco».
Dans ces conditions, on ne s'étonnera
guère qu'il veuille aller à l'école. C'est là
que les petits ennuis commencent, une
telle présence féline entraînant «dissipation
et réactions diverses». Mais tout finira
bien avec l'arrivée d'un «galant noirâtre»,
qui est à la jeune chatte ce que le Prince
charmant est aux demoiselles.
L'enfant chat porte la griffe Beck : la
virtuosité, la fantaisie, l'art du portrait, la
peinture du quotidien et l'onirisme des
paysages. En donnant sa langue au chat,
l'auteur réussit le prodige d'allier le
réalisme au merveilleux. Magie de la
littérature, magie de Béatrix Beck.