Timidement, Pierre sonna. Un bruit se fit entendre dans l’appartement. Il sentit battre son cœur et sa gorge se serrer. Il était bouleversé à la pensée de se trouver en présence du seul membre de sa famille encore vivant. La porte s’ouvrit. Pierre, qui s’apprêtait à sourire, changea aussitôt d’expression et prit une mine ahurie, car dans l’entrebâillement de la porte, au lieu du vieillard qu’il s’apprêtait à voir, venait d’apparaître une ravissante petite Chinoise, en déshabillé, qui le regardait en souriant. — Entrez, lui dit-elle, d’une voix musicale. Stupéfait, le jeune homme ne sut que bredouiller : — Mademoiselle, je vous demande pardon, mais... Elle l’interrompit : — - Ce n’est pas vous qui m’avez téléphoné ? — Non... — Le Monsieur qui m’a appelé, précisa-t-elle de sa voix chantante, avait un fort accent américain... Pierre se ressaisit. — Excusez-moi... J’ai dû me tromper d’étage... Après Marchandes d’illusions, Raymond Caillava s’attaque, avec Les Clandestines, au problème des « call-girls », qui a défrayé la chronique scandaleuse dans tous les pays. Les « call-girls », ce sont les « prostituées en manteaux de vison », que l’on « commande » par téléphone, en d’étranges bureaux de location qui se dissimulent sous les apparences de magasins de frivolités, ou même de librairies. C’est dans ce monde secret que nous fait pénétrer le roman de Raymond Caillava : Les Clandestines, qui revit à l’écran avec Nicole Courcel, Dominique Wilms et Philippe Lemaire.

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