
Aborder le thème de l'utilisation des produits et des éléments du corps
humain en médecine, au-delà de l'examen des questions rencontrées dans la
pratique par les professionnels de santé et les chercheurs, c'est s'interroger
sur le statut que revêt le corps aujourd'hui dans notre société. La question
qui est posée ici est la suivante : en quoi les réponses apportées aux questions
du don d'organes, de l'utilisation du génome, des gamètes, des
embryons ou de l'ensemble des éléments vivants issus du corps témoignent-elles
d'une évolution de la vision de l'homme et des valeurs que la société
y rattache ?
Le corps humain ne peut être considéré comme un objet comme les
autres. Au fil du temps, le progrès des sciences biomédicales a permis
d'acquérir une connaissance et une maîtrise du corps toujours plus élaborées.
Toutefois, ce corps est aussi et surtout l'incarnation d'une personne et
de valeurs ; à ce titre, chaque entreprise portée sur lui demande à être légitimée.
Les difficultés d'ordre éthique suscitées par les pratiques de soins et
de recherche sur le corps humain et ses éléments sont, à cet égard, révélatrices
des conceptions du corps qui prédominent dans la société. Ce sont ces
conceptions que cet ouvrage analyse, grâce à l'examen des questions
éthiques telles qu'elles se posent aux professionnels, aux patients, à tous
citoyens et à la collectivité. Il vise en outre à définir et à actualiser le lien
entre les conceptions du corps, et la signification que prend aujourd'hui la
notion de personne humaine.
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