Après l'«âge d'or» de l'époque libérale, la littérature de jeunesse
italienne connut son «âge noir», lorsque le fascisme plaça progressivement
sous son emprise les manuels de lecture courante, les
livres de loisir et les journaux illustrés, afin de modeler l'esprit de
l'«Italien nouveau» et de s'approprier l'imaginaire des enfants. Leurs
lectures furent suivies avec la plus grande attention par les pédagogues
en chemise noire, afin de diffuser l'idéologie fasciste et d'affermir
l'hégémonie du régime par le livre.
Ce volume passe en revue toute la production destinée aux jeunes
lecteurs italiens, de la Grande Guerre - qui marque le début des
pratiques de nationalisation de l'enfance, associées à une rhétorique
nationaliste et guerrière - à la chute de Mussolini, en la mettant en
étroite relation avec le contexte historique. Il est complété par un
riche apparat iconographique, qui présente d'une part les couvertures
originales des ouvrages présentés, et de l'autre l'histoire des illustrations
et des illustrateurs du Ventennio.