Les Fantômes
Cette pièce rassemble dans un désert écrasé par la chaleur les fantômes d'Alfred Jarry, de Lénine, de Marie-Madeleine et de Jésus-Christ, réunis en la circonstance pour discuter de la fin du monde. Ceux-ci soulignent dans leurs échanges verbaux l'importance d'une conscience à la fois communautaire et historique, au-delà de leurs différences philosophiques.
Ces personnages découvrent dans le sable un trésor constitué de pièces d'or, sorte de mirage qu'ils tentent sans succès de partager équitablement. Il s'agit de construire ici une représentation allégorique et presque hallucinatoire d'un monde injuste et inégalitaire où cohabitent en permanence le manque et l'excès, le vide et le plein.
Un autre personnage, nommé l'idiot du village, finit par joindre leurs discussions : Il incarne le pouvoir de l'ignorance, pouvoir d'effacement de la culture et de négation du passé. Par contraste, les multiples références à la Grèce antique expriment la signification universelle de l'art, de la connaissance et de la liberté politique.