«Je l'écoute. Sa voix a le ton autoritaire de la
maîtresse de maison qu'elle a retrouvé avec les gestes
habituels du thé. Je la regarde. Elle est toujours
debout, les bras croisés sous ses seins tendus par le
pull-over gris auquel elle a accroché l'une des belles
broches de maman. Elle me domine. Les yeux secs.
Un rictus au coin des lèvres. Elle me fait peur tout à
coup. Vraiment peur. Elle a eu depuis si longtemps
des rêves de vengeance et de destruction. Elle me
domine. Je me redresse. Je suis plus fine, un peu plus
grande. Ma chevelure se répand le long du crâne.
Je suis sauve.»