Lorsqu'on emploie les mots «manichéen»
ou «manichéisme», on songe rarement à Mani,
peintre, médecin et philosophe oriental du IIIe siècle,
que les Chinois nommaient «le Bouddha
de lumière» et les Égyptiens «l'apôtre de Jésus».
Loin des jugements tranchés auxquels on l'associe,
sa philosophie tolérante et humaniste visa
à concilier les religions de son temps.
Elle lui valut haine et persécutions.
Nul mieux que l'auteur de Samarcande (prix des
Maisons de la Presse 1988) et du Rocher de Tanios
(prix Goncourt 1993), né dans un Liban déchiré
par les fanatismes, ne pouvait raconter
son existence.