Ces trente dernières années, de nombreuses études ont été consacrées au conflit israélo-arabe et à la question palestinienne. Cependant, la plupart des auteurs n'ont prêté attention qu'aux seuls aspects militaires et diplomaticopolitiques. Le Centre d'Études et de Recherches sur le Moyen-Orient Contemporain dont la mission est d'étudier les espaces, les sociétés et les États de l'Orient arabe a rompu avec cette tendance en publiant Palestine, Palestiniens. Territoire national, espaces communautaires, actes d'un colloque qu'il a tenu en 1996 et qui inaugurait des travaux collectifs menés par ses chercheurs dans la région. L'ouvrage de Jean-François Legrain s'inscrit dans cette perspective, en lui apportant une contribution singulière et remarquable. S'appuyant sur la présentation et la critique détaillées des résultats des élections de janvier 1996 (et de leurs publications successives), l'auteur leur applique l'analyse factorielle des correspondances qui « fournit une image objective, rigoureuse et hiérarchisée des phénomènes de corrélation existant entre l'ensemble des variables d'un même tableau ». Après ces deux étapes, l'auteur entame son travail d'analyste en proposant des hypothèses susceptibles d'éclairer le comportement électoral des Palestiniens. Sa synthèse finale réhabilite le déroulement des élections de janvier 1996 en proposant de les lire, en dépit des bouleversements sociaux et politiques connus par le pays depuis cinquante ans, à la lumière de l'émergence de "néo-notables" bien plus qu'à celle du seul jeu des partis.

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