
Au milieu du village, non loin de l'église, le rythme de l'accordéon enchante
la salle des fêtes aux vitres embuées. Une énigme d'abord, pour nous ignorants
de ces moeurs et de leur importance pour toute une génération, de
cinquante-cinq à quatre-vingt dix-neuf ans...
Une fois franchi ces portes, des rengaines familières mais oubliées de
notre enfance, des tubes populaires et des visages illuminés par le plaisir
de la danse.
La danse, mais aussi, ce temps de convivialité, de rencontres et
d'échanges, ce temps des souvenirs et du temps qui défile, ces «rites d'intégration
sociétale».
Comment écrire ce pétillement étonnant des danseurs, leur humanité
préservée, leur bonheur d'être ensemble, leur passion pour tel ou tel musicien,
la façon dont ils se redressent en fin de semaine pour s'alléger du temps
qui marque pourtant leur corps.
Face à une telle densité, essayer, donc, de récolter au plus près ce qui
se vit, ce qui se dit, fragments de vies, de musiques, de paroles, de sentiments,
tout ce qui circule dans ce curieux monde «underground» des thés dansants.
Trouver des instantanés de langue pendant que le photographe essaye
d'être attentif et d'enregistrer ces histoires, de danse et qu'il poursuit sa
propre cueillette d'instants.
Une unité de lieu et de temps, la salle des fêtes un après midi ; pour
jouer encore de son corps, danser son ode à la vie jusqu'à la fois suivante.
Peut être...
Ils nous attendent et nous saluent désormais, nous pressant d'oeuvrer...
Un désir de traces.
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