Dans Dunand, il y a «dune» et l'insondable
poussière que nous sommes.
Dans Dunand, il y a «and»
aussi, bref maillon anglais de l'universel
langage des hommes. En
quête d'équilibre entre son désir
d'habiter un grain de sable et
d'embrasser l'univers, le casanier
du monde marche, s'arrête, respire,
renaît, croise ici ou là le sillage
de quelques grands aînés.
Guetteur de joie et de louanges
par-delà les démons qui rôdent, le
poète aux yeux de berger écoute
le chant du coq, le muet murmure
des prières, l'insistant appel de
l'amour. Pèlerin qui s'ignore, il pose
sa plume sur son cahier d'écolier,
modeste façon pour lui d'ajouter
quelques mots au cosmogonique
concerto des échos liés. Vide, à
ras-bord, Michel Dunand regorge
de modestie et de ferveur. La
lumière est un devoir et un droit,
clame-t-il. Dans Dunand, il a «dû».
Au fond, l'auteur des Toits du
coeur, ne poursuit qu'un seul but :
Réconcilier les infinis. Les ennemis
supposés. Le reptile et l'oiseau.
Dans Dunand, il y a «un».
Didier Pobel