
L'idée m'est venue, tardivement, d'écrire une lettre à mon père. Il est décédé dans un accident, j'avais trois ans, un mois, 17 jours. J'ai voulu lui raconter ma vie. D'ascendance bretonne et celtique, attestée durant des décennies, particulièrement à Saint-Malo, j'ai trouvé dans le nom que je porte, la ligne de vie qui a ancré mon destin. Après bien des péripéties, dont une psychanalyse, après un divorce qui me laissait seule, avec mes trois enfants jeunes encore, face à un monde masculin qui sait être cruel quand il traque la prétention à l'autonomie d'une femme, je souhaitais sans doute renouer des liens avec mon ascendance ; j'espérais ainsi être moins orpheline, en perdition, dans un monde, le mien, où « le trépas, nécessité unique, père de la douleur, rien d'autre, rien de plus » offre encore aujourd'hui, à tous les Bretons de souche, d'adoption et à tous ceux qui en sont informés, un ancrage qui est en même temps un tremplin pour travailler au triomphe de la vie.
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