L'évolution constitutionnelle de l'Égypte traduit
l'évolution d'un pays qui, après une longue occupation
ottomane, a retrouvé sa place dans le concert des
nations au XIXe siècle. Cette évolution est bien sûr
tributaire des situations politiques, économique et
sociale touchant le pays, ou du contexte international
dans lequel il s'inscrit nécessairement. Mais elle repose
aussi sur des conceptions de la place de l'État ou de
la religion et sur une conception de l'homme qui
dépassent ces contingences et relèvent de philosophie
politique. Rédiger une nouvelle constitution n'est pas
seulement chercher à légitimer un nouveau régime,
et l'analyse du contenu met en évidence les ruptures
ou continuités qui inscrivent ce dernier dans l'histoire
d'une nation. Le texte soumis au référendum du
peuple égyptien en janvier 2014, après une période
tumultueuse entamée depuis 2011, est en ce sens un
bon exemple de recherche d'un consensus, tenant
compte des spécificités du pays pour faire progresser un
État de droit auquel ses citoyens aspirent. Cet ouvrage,
rédigé par des experts réunis par l'Observatoire
d'Études Géopolitiques et le Centre Maurice Hauriou
pour la recherche en droit public de la Faculté de droit
de l'Université Paris Descartes, constitue la première
analyse d'envergure de ce nouveau texte constitutionnel
et de l'évolution égyptienne.