
Lorsqu'en février 1886, Auguste François embarque à bord du Melbourne, il ignore encore
que son existence va basculer. Durant vingt ans, ce consul promis à une belle carrière va sillonner
le monde, menant une vie de diplomate-vagabond, s'improvisant explorateur pour la
Société de géographie, armé de ses appareils photos et d'un caractère bien trempé. Misanthrope
plus à l'aise en forêt qu'en société, curieux des peuples rencontrés et hostile aux intrigants de
tous bords, il ne tardera pas à payer le prix d'une intransigeance inflexible et parfois coupable.
Dépêche en Indochine puis au Paraguay - après un intermède dans le Paris de la Belle
Époque -, c'est en Chine, entre 1896 et 1904, qu'il donne la pleine mesure de son tempérament.
Là, il s'oppose à Paul Doumer, tout puissant gouverneur de l'Indochine et futur président de
la République, bien décidé à construire le chemin de fer du Yunnan au risque d'une guerre
avec l'empire du Milieu. Là, il soutient un siège de quatorze jours dans son consulat pour
sauver la vie de ses compatriotes. Et là encore, il réalise des expéditions inédites et cartographie
des zones jusqu'alors inexplorées.
«Pour moi, l'idéal consiste à vivre à ma guise, et à ne pas m'enliser dans la banalité. Vivre
d'action, et puis, le moment venu, souffler ma chandelle en souhaitant le bonsoir à la compagnie.»
De ce serment, Auguste François aura fait sa vie, racontée ici par Boris Martin et illustrée
par les photographies du consul - parmi les premières rapportées de ces confins du monde.
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