
Nous savons tous que l'argent - c'est-à-dire la richesse
matérielle - ne fait pas le bonheur (même s'il y contribue).
Et la croissance du PIB non plus. Pire, depuis une trentaine
d'années, celle-ci semble aller de pair avec un déclin
du bonheur. Il est donc naturel de rechercher d'autres indicateurs
de la richesse, qui entendent mesurer non seulement
la valeur marchande, mais aussi la valeur sociale,
humaine, culturelle, etc., produite par une société. Ces indicateurs
alternatifs sont utiles pour rompre avec l'omniprésence
de l'idéologie marchande. Mais ils donnent des
résultats incertains et contrastés. Et, surtout, on peut se
demander si, en prétendant agréger des données extrêmement
disparates, ils ne participent pas du fantasme de
la mesure universelle, celui-là même qui donne à la dictature
du PIB toute sa puissance et qui alimente aujourd'hui
le culte de l'évaluation et du reporting généralisés au
coeur du néomanagement.
Avant de tenter de mesurer les différentes formes de
richesse, il faut donc s'interroger sur l'idée même de
richesse. Et si la richesse était de l'ordre de la gratuité, de
ce qui ne se mesure pas ou excède la mesure ? Du côté
de l'inestimable ?
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