Elle est faite pour séduire les philosophes l'attachante personnalité de cet éminent professeur de l'université de Salamanque, philosophe, philologue, théologien poète et musicien, qui composa, au fond de sa prison, le puissant traité des Noms du Christ : « Chef-d'oeuvre de l'humanisme chrétien » où sont exprimées, avec une rare profondeur, les conceptions les plus complexes de la métaphysique et de la théologie.
Or, si la critique internationale a, sans nul doute, fouillé très exhaustivement les sources françaises, italiennes, anglaises et allemandes de la pensée de cette extraordinaire période de l'Histoire, en revanche il semble qu'elle ait notablement négligé l'apport espagnol.
Seuls, Cervantès, Louis de Grenade, sainte Thérèse, saint Jean de la Croix et Francisco de Vitoria sont aujourd'hui vraiment connus du public cultivé. Mais aucune étude vraiment scientifique ne s'est portée jusqu'à ces derniers temps sur les grands noms, notamment Fray Luis de León, de valeur insigne pourtant et dont la pensée résonne en filigrane très fortement encore dans tous les débats philosophiques et théologiques de toute l'Europe.