Une femme est nommée à la tête de la Cour Suprême de la
République du Togba-Banba, pays africain imaginaire. Son discours
d'investiture narre toutes les difficultés que cette personne de
valeur a dû affronter et surmonter pour accéder à ce haut poste.
Son besoin de justification répond à des attaques incessantes des
médias à son encontre, remettant en cause, par divers sous-entendus
mal intentionnés, la réalité de sa carrière, laissant supposer que
celle-ci n'est pas seulement due à ses seules qualités intellectuelles.
L'écriture du roman met en perspective ce que l'héroïne dit
publiquement de son cheminement et les mauvaise rumeurs
alimentées par une presse sans scrupule. En effet, le texte fil
conducteur, est constamment interrompu par des reportages, des
dialogues pris sur le vif, des articles, des rapports, qui donnent à ce récit,
totalement imaginaire, un aspect réaliste, digne d'un documentaire.
L'Investiture veut montrer combien est escarpé le chemin de la
réussite pour une femme en Afrique. Mais, en même temps, le
dynamisme, la volonté que porte ce personnage, presque «charis-matique»,
laisse penser que l'avenir du continent noir est, peut-être,
féminin.
Et, qui sait, si ne se dessine pas, à travers cette héroïne fictive,
une allégorie moderne de l'Afrique contemporaine ?