Littératures Québécoise et
acadienne contemporaines
Au prisme de La ville
Si la ville habite les littératures Québécoise et
acadienne contemporaines des années 50 à aujourd'hui, tous
genres confondus, nul doute que cet espace urbain transcrit en
texte ne se soit, au fil des décennies, intensément renouvelé.
L'hypothèse qui a guidé cette réflexion collective, fondée
sur une complémentarité d'approches, est qu'il vaut peut-
être de se pencher sur la catégorie que représenterait une
« littérature urbaine » à partir du corpus choisi, tant les
terrains textuels qui pourraient la circonscrire paraissent
offrir de strates diverses en lien avec les scansions d'une
histoire : une histoire certes canadienne, mais insérée elle-
même dans une pluralité de trames, celles de l'Amérique, de
l'europe et du monde francophone.
La ville sera donc appréhendée ici comme un prisme
signifiant à travers lequel, sur six décennies (1950-2010),
des écritures de romanciers, de nouvellistes, de poètes, de
dramaturges ou d'auteurs-composlteurs ont eu la faculté de
dire tout à la fois un programme littéraire, une situation
politique, une appartenance ou une somme d'appartenances,
un rapport ambigu aux modèles esthétiques, une aspiration
mémorielle ou un intense désir de recommencement. Il s'agira
aussi, en particulier au contact des écrivains de la migrance,
de toucher aux infinies possibilités de figurations du temps,
données par l'objet urbain lorsqu'il se textualise, et de
travailler, ce faisant, à l'esquisse d'une chronotopologie.