L'écriture est le fil qui tenait en vie Yolaine Simha. Un jour
ce fil n'a plus suffi. Avant de disparaître, elle a adressé par
lettre une ultime demande à plusieurs de ses proches et amis : celle
de publier ses manuscrits. C'est à cette demande qu'avec quelques
années de retard répond ce recueil.
L'oeuvre de Yolaine Simha est, dans son ton comme dans sa
manière, absolument singulière. Son mélange de simplicité et de
sophistication requiert une lecture attentive, à double vue, qui seule
peut en révéler la trame. Le corps du texte s'offre à tous et toutes,
après la mort tragique de l'écrivain : «Car je me suis habillée de
bandelettes pour aller à la fête» écrivit-elle, faisant écho à Maurice
Blanchot pour qui toute lecture réitère la «résurrection de Lazare».
F. C.