Prises dans la tourmente de la mondialisation économique et financière, avec
son cortège de fusions/acquisitions, de délocalisation d'usines, de recherche effrénée
d'un profit immédiat, les entreprises ont eu la tentation d'oublier l'humain. Et
pourtant, de nombreux travaux de recherche en sciences économiques et sociales
avaient montré qu'il était indispensable, pour de simples raisons non pas d'abord
morales mais d'efficacité économique, de bien prendre en compte le facteur humain
dans la décision managériale. Ce livre, publié pour la première fois en 1997, en était
l'illustration.
Reprise développée et enrichie d'un enseignement donné pendant huit ans à
l'Institut d'Administration des Entreprise (IAE) de Paris (Université Panthéon-Sorbonne),
l'ouvrage se voulait un guide pour les nombreux cadres en charge
d'hommes, du chef d'atelier au dirigeant d'entreprise. Son ambition était de les aider
à diriger plus efficacement.
Pour cela, il ne fallait surtout pas faire du management des hommes et des
équipes une question de spécialiste déléguée au professionnel de la Gestion des
Ressources Humaines. Nous savons aujourd'hui, grâce aux modèles qui nous sont
proposés par la pensée systémique, que l'entreprise est un tout organisé et unitaire
dont le fonctionnement ne se découpe pas en rondelles territoriales ou fonctionnelles.
C'est au manager lui-même, qu'il soit chef d'entreprise, directeur d'usine, chef
d'agence ou chef de service que revient en priorité la mission de gouverner les
hommes. Dès l'amont de sa décision, qu'elle soit industrielle, technique, commerciale,
financière... le manager doit prendre en compte la dimension humaine. Eclairé par
le recours quasi-permanent à l'approche systémique, c'est ce que cet ouvrage entend
démontrer.
La crise financière qui a mis l'humanité entière au bord du gouffre aura sans
doute servi de leçon salutaire pour rappeler à chacun cette primauté due à l'homme
dans l'économie et dans l'entreprise. Espérons que ce rappel sera durable, gage pour
un développement à venir de tout l'homme et de tous les hommes.