1975, les anciens maos commencent à se ranger
des voitures, ils enterrent leurs idéaux et leurs
cocktails Molotov, découvrent le plaisir, l'argent,
le pouvoir : les chiens hurlants du marxisme-léninisme
deviennent les chiens couchés du nouveau
capitalisme - ou ses caniches de garde. Jérôme
est de ceux-là : il a naguère posé des bombes,
participé à des enlèvements, crié «vive la révolution
culturelle prolétarienne chinoise».
Aujourd'hui il a un bon emploi dans l'édition,
une fiancée cadre dynamique, un cabriolet, un
appartement et il veut des enfants. Etre comme
tout le monde enfin. N'être plus un héros : jouir !
Mais son passé le rattrape. D'anciens camarades,
purs et durs, veulent le réintégrer dans leur
bande. Un certain «Obélix» lui remet un revolver
enveloppé dans du papier kraft... Ainsi
commence ce roman haletant.
Jérôme s'affole. Mais qui sont ces ex-camarades
qui le persécutent ? Sont-ils manipulés ?
Par qui ? N'auraient-ils été tous, depuis toujours,
que des marionnettes programmées par une main
invisible ?
Au fil de ce roman, construit comme un
thriller détourné, nous sont révélées les coulisses
de ces années de plomb : magouilles des services
secrets, polices parallèles, terrorisme, provocations,
ententes apparemment contre nature -
Mao, Nixon, Brejnev. Les individus se métamorphosent
en pantins d'un théâtre d'ombres.