Un enfant du baroque
Des arts florissants à Sagittarius
Michel Laplénie a une vingtaine d'années quand, étudiant à Vienne, chantant occasionnellement sous la direction d'Herbert von Karajan ou de Karl Böhm, il entend, pour la première fois, l'épithéte « baroque » appliquée à la musique. Baroque ? Le mot, venu de l'architecture, est alors rarement utilisé pour désigner un répertoire musical oublié, englouti par le temps. Son emploi ne va pourtant cesser de s'accroître, et finira par désigner toute la musique allant de la fin de la Renaissance, en 1600, à la mort de Jean-Sébastien Bach, en 1750. Lully, Couperin, Purcell, Rameau, Haendel...
Michel Laplénie a vécu de l'intérieur, pendant 40 ans, l'affirmation de cette catégorie musicale. Il fut, aux côtés de William Christie, l'un des pionniers des Arts Florissants, avant de porter pendant trente ans l'ensemble baroque Sagittarius, depuis sa base en Aquitaine, à Blaye, jusqu'aux scènes internationales.
Dans cette conversation avec Julien Rousset, journaliste à Sud Ouest, Michel Laplénie raconte sa trajectoire et, à travers ce parcours passionnant, la résurgence de la musique baroque. Un entretien complété des éclairages de compagnons de route de Sagittarius : Raphaël Pichon, fondateur directeur de l'ensemble Pygmalion, Gilles Cantagrel, musicologue, spécialiste de Bach, Séverine Pacteau de Luze, historienne, Patrick Rôdel, philosophe, Philippe Jaroussky, contre-ténor...