Misère de la philosophie
négro-africaine
De 1945 à nos jours, la philosophie africaine fait penser à une
« nécropologie ». On se contente de regarder en arrière et de penser en
arrière, de fouiller ici et là une philosophie que l'on ne parvient pas à
élaborer soi-même. On cherche la philosophie dans les mythes, les
contes, les proverbes, les coutumes, les langues, les civilisations
anciennes, etc. Les « nécropologues » et les « tâcheristes » terrorisent
ceux qui ne pensent pas comme eux. Au nom de la race noire, au nom
des traditions ancestrales, au nom de la tribu, au nom de la fierté
continentale, au nom des anciennes civilisations africaines aujourd'hui
disparues, ils entendent imposer leur manière de voir le monde.
Que ceux qui n'ont rien à dire cessent de nous éreinter avec les
définitions labyrinthiques de la philosophie, les polémiques soporifiques
sur l'origine de la philosophie, les sociétés secrètes négro-africaines, les
débats creux sur la philosophie ancestrale qui n'existe nulle part. Que
ceux qui veulent philosopher en Afrique, fassent comme Descartes, qui
rédigeait son autobiographie intellectuelle et ses traités de métaphysique
à la première personne du singulier.