L'ouvrage de Bénédict-Henry Révoil possède une qualité rare : la faculté d'émerveillement communicative de son auteur.
Révélation pour les sens et pour l'esprit, ce livre relate aussi l'histoire de cette étonnante principauté, aux origines si lointaines, qui a réussi, après tant de combats et de péripéties, à se pérenniser ; Monaco, autrefois Herculis Monoeci Portus, soumise à des puissances diverses depuis l'Antiquité, phénicienne, grecque, romaine, sarrasine, gênoise, espagnole, s'est en effet constituée grâce au talent de ses princes et au courage de son peuple : François Grimaldi ayant fondé historiquement, en 1297, la dynastie seigneuriale et Rainier Ier, Lucien, Honoré II, Louis Ier (parrain : Louis XIV), Honoré III (emprisonné pendant la Révolution) et plus récemment Charles III, Albert Ier et Louis II s'étant révélés les seigneurs et les princes les plus marquants, avant la fin du XIXe siècle.
Pour ce qui est du casino de Monte-Carlo, cette ville rêvée par Charles III pour faire pendant à Monaco sur la montagne des Spélugues, Bénédict-Henry Révoil nous décrit les transactions financières qui ont présidé à sa construction, les jeux qui y sont proposés (roulette, trente-et-quarante), les concessionnaires, administrateurs, directeurs et croupiers, avec un sens aigu du portrait, mais surtout les jardins qui l'entourent et où l'on trouve «les essences les plus curieuses du globe entier... roses entremêlées aux jasmins, (avec) la mélancolique chanson des vagues scandant leur va-et-vient ; puis le Cercle des Etrangers, le Grand Hôtel de Paris, la villa Eldorado et «partout ce printemps éternel emprunté à l'île de Calypso» ; sans oublier le tir aux pigeons, la pêche et la chasse, les excursions le long de la corniche et le Pavillon de Monaco à l'Exposition universelle de 1878.