«Le président avait disparu. Et il se créait ainsi un vide qui faisait surgir chez les gens d'étranges fantasmes. Ils étaient comme des enfants en classe, et dont le professeur soudain s'absenterait. Comme chacun voulait se comporter en adulte, on ne pouvait naturellement pas crier, ni monter sur les tables, ni barbouiller le tableau d'insanités. Il fallait continuer à bien se tenir et refouler - au prix de quels efforts! - cette jouissance irrépressible, illicite, inavouable et cependant si délicieuse, qui s'empare de chaque être humain lorsqu'il voit devant lui s'effondrer l'autorité.»
Venu analyser pendant cinq jours les états d'âme du personnel dans une grande entreprise industrielle en crise, le narrateur met au jour de bien étranges réalités. Les désordres que ses rapports décrivent ne sont que la face obscure d'un désordre plus profond: celui qui ronge la vie quotidienne, tellement habituel que nul n'y prend plus garde.