
Lorsqu'Eisenstein s'empare des savoirs des formalistes russes,
la notion de film comme processus de création est à ses yeux au
croisement de ces savoirs encyclopédiques qui agissent en lui.
Eisenstein envisage le cinéma dans ses origines artistiques et pose
le montage comme un travail sur le sensible. Le montage n'est pas
une idée abstraite mais un travail ludique où l'impulsion du film se
fonde sur l'organique, l'éprouvé et la quête de l'extase, au sens de
sublime émotion de l'art.
Eisenstein a construit sa posture auctoriale autour de ces savoirs
comme enjeux dans la philosophie et dans l'histoire de l'art. Il a
produit des films libérés des codes, de représentations pour imposer
la pulsion, l'émotion, la force de l'image.
L'esthétique filmique n'est pas une problématique indépendante
de l'art et de la théorie. En Esthétique, la théorie est le produit
du mouvement de l'art et de la force de la vie. La théorie n'est
pas un savoir déclassé et dépassé, elle est branchée sur le nouveau,
le non-su, le récent, la légèreté de l'être ou la matrice de la forme.
La théorie incarne la vie pensante d'une époque, sinon elle n'a pas
d'objet.
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