Hamid Zanaz nous invite à découvrir ici un autre visage féminin de
la société arabe contemporaine. Celui de femmes modernes qui
n'ont rien à voir avec ces fantômes en niqab qui hantent les villes
occidentales. Des voix savantes, militantes et critiques, qui ne cessent
de se multiplier et qui constituent un apport féminin et séculier
indispensable dans le débat culturel et politique.
On le découvre dans dix-sept entretiens avec des intellectuelles
engagées : Faouzia Charfi, physicienne, professeur à l'université de
Tunis ; Abnousse Shalmani, cinéaste et écrivain franco-iranienne ;
Saïda Keller Messahli, universitaire helvéto-tunisienne, Elham al Manea,
politologue helvéto-yéménite ; Amel Grami, professeur à la faculté de
la Manouba en Tunisie ; Raja ben Slama, psychanalyste et universitaire
tunisienne ; Zohra Brahim, universitaire marocaine ; Sanaa el Agi,
journaliste marocaine ; Ola Abbas, syrienne, ancienne présentatrice
de la télévision d'État à Damas ; Randa Kassis, anthropologue
syrienne ; Olfa Youssef, psychanalyste et islamologue tunisienne ;
Monia Sanekli, philosophe tunisienne, Farah Kay, journaliste belgomarocaine,
Nadia el Fani, réalisatrice tunisienne, Zineb el-Rhazoui,
marocaine sociologue des religions, Leila Slimani, romancière
marocaine, Joumana Haddad, journaliste et poétesse libanaise.
Certaines d'entre elles sont même des spécialistes reconnues dans
les études islamiques, domaine resté longtemps entre les mains des
mâles musulmans. Mais toutes refusent catégoriquement l'application
de la charia dans leur pays comme leur inféodation à l'archaïsme
islamique.
Ce n'est pas le moindre paradoxe que ce soit des femmes et des
hommes issus du monde musulman qui apportent la critique la plus
radicale de l'islamisme et de son emprise sur le monde et la pensée,
au moment même où l'Occident, intellectuellement, démissionne.