La République centrafricaine est aujourd'hui en «déliquescence».
Tel est le constat unanime dressé par la plupart des monographies
dédiées à l'énumération des causes et conséquences du «sous-développement».
Pour les centrafricains, tout semble perdu et il est
même vain de vouloir faire montre d'optimisme et d'espoir. La misère
matérielle est effectivement le lot quotidien d'une bonne partie de la
population centrafricaine.
Cependant, les conditions matérielles difficiles ne doivent pas exempter les
Centrafricains de réfléchir sur leur devenir. Certes, ils ne changeront pas
le monde, mais ils devront y trouver leur place. La nouvelle configuration
géopolitique du monde impose des ruptures qu'une nouvelle génération
d'élites africaines, surtout centrafricaines, devra assumer pour façonner un
autre destin pour ces populations.
C'est parce qu'elle a besoin d'être considérée, plutôt qu'assistée, que la
Centrafrique, forte économiquement et certainement politiquement, pourra
rompre avec l'humanitarisme ambiant qui sape l'avènement d'un autre
possible pays.
Non, la Centrafrique n'est pas en «déliquescence», elle n'est pas pauvre
et sous-développée. Ce pays n'est pas «mal parti», et n'a jamais refusé le
développement. Seule une prise de conscience historique peut permettre
aux Centrafricains de se prévaloir d'atouts garants d'un autre modèle de
développement.