La Havane à la veille du troisième millénaire.
Victorio n'a plus d'endroit où vivre,
il erre dans la ville épuisée. Une ville triste
le jour et dangereuse la nuit, aux mains de
la police et du commerce du sexe, corrompus
l'un comme l'autre.
Puis il rencontre Salma, une jeune prostituée,
et tous deux vont trouver refuge dans les
ruines d'un ancien théâtre construit par une
aristocrate russe, pour un improbable amant. Dans ce lieu de
féerie, un personnage excentrique et mystérieux les accueille,
Don Fuco. Il va les initier à l'art du déguisement, au comique et,
ensemble, ils vont convoquer les esprits des plus grandes étoiles
de ce siècle, de Nijinski à la Callas.
La poésie, la danse, le mime, la fiction, une mise en scène
parodique de la beauté sont la voie d'accès aux palais lointains
d'une ville inatteignable - où ceux qui ne cherchent qu'un
endroit pour vivre, pour se reposer et qui se moquent de politique,
de liberté, de patriotisme ne seraient plus confrontés à la
tragique réalité.
Palais lointains : un adieu à La Havane ? A cette ville agonisante
qui sera peut-être, un jour, balayée par une gigantesque
tempête et ne survivra que par l'imaginaire.
Abilio Estévez confirme son talent d'écrivain : musicalité,
sonorité, rythmes, un souffle poétique sans pareil. Il reste fidèle
à son univers, évoquant la déliquescence, la claustrophobie, la
nostalgie propre à son île.